• LOUIS AGASSIZ

     

     

    L’intérêt des artistes pour la représentation des glaciers est un phénomène plutôt tardif, puisqu’il n’apparaît véritablement qu’au cours de la seconde moitié du 18ème siècle en parallèle à la redécouverte des Alpes. Avant cette époque, les artistes n’avaient pas osé s’aventurer au cœur des systèmes montagneux, pour percer le mystère des glaciers. Ainsi, un peu comme les grottes ou les fonds des mers, les glaciers relevaient du mythe et de l’imaginaire. Cependant, à partir des années 1750-1760, les choses évoluèrent, en particulier grâce au développement des sciences de la terre. L’esthétique du sublime théorisée par l’ouvrage de Burke dont la traduction parut en 1757 en français ainsi que l’ouvrage de Kant Observations sur le sentiment du beau et du sublime (1764) contribuèrent également à développer chez les artistes une fascination pour les phénomènes de la nature.

     

    LOUIS AGASSIZ

    Heinrich Wuest, Le glacier du Rhône, huile sur toile, 126x110cm, 1775

      

    L’influence de la théorie de Louis Agassiz, chez les artistes, est un thème qui fut abordé par Kenneth Bendiner, Timothy Mitchell et Rébecca Bedell. Martin Rudwick, historien des sciences, est pour sa part le seul dans sa discipline à s’être intéressé à la question. Leurs études ont contribué dès la fin des années 1980, à mettre en évidence l’attrait qu’avait pu susciter cette théorie auprès des artistes. Ainsi, il ne semblera donc pas véritablement utile de faire de Agassiz l’unique protagoniste de notre étude. Toutefois, un rappel de cette influence et de nouvelles hypothèses la concernant s’avéreront nécessaires pour comprendre l’évolution de l’influence de la glaciologie, sur la peinture de paysage. Le point sur lequel il faudra insister concernera plus particulièrement l’influence des premières problématiques glaciaires sur les artistes des années 1770-1830. La question du bloc erratique se présentera dans ce contexte. Cette époque, qui s’étend de l’influence de Saussure à la veille des thèses de Agassiz, est largement méconnue aussi bien dans le domaine artistique que scientifique.

    La peinture allemande de paysage des années 1820 est pourtant des plus intéressantes, dans les  rapports qu’elle entretint avec le début de la glaciologie. Mais avant de s’attacher à cette question, examinons l’influence des prémices de la glaciologie sur les arts figuratifs des années 1770-1790.

     

    LOUIS AGASSIZ

    Louis Agassiz

     

     

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