• PROLOGUE

    Nappée dans un brouillard léger, où filtrent les derniers rayons d’un soleil couchant, Pedregulho, semblable à une grosse chenille de béton étend sa vieille carcasse aux couleurs ternes, dans un environnement de fin du monde. Ses formes composées de courbes serpentent sur une couverture végétale ponctuée de baraquements entre lesquels ronronnent des chiens errants. Sa masse cadavérique qui se déploie sur une surface vallonnée  d’où suintent constamment des eaux sales, arbore à la fois quelque chose de tragique et d’indéfinissable, un peu comme une image déchirée et arrêtée par le temps que l’on aurait ramassé au hasard de pérégrinations hasardeuses. Âgé de quelques décennies, Pedregulho est déjà un fossile vivant, une balafre dans un environnement, une curiosité urbanistique en décalage avec notre temps. De ses soubassements glauques surgit tout un bestiaire entomologique inféodé à des plantes exotiques dont les pointes sommitales effleurent à peine la lumière du jour. Mais grâce à cette couverture végétale, Pedregulho cache son dépérissement donnant ainsi l’illusion d’une dernière grandeur. Sur ses grosses pattes ovoïdes et peinturlurées d’inscriptions hiéroglyphiques, des fissures sont apparues laissant à découvert ses plaies hideuses et purulentes aux abords desquelles des palmiers nains ont trouvé refuge.....


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